flèche précédent
flèche suivant
flèche précédent
flèche suivant

« Quand on transporta le cercueil… comme une plume de pigeon. Bienheureux les pauvres, car ils verront Dieu. C’était bien le moins pour celui-là. » Février 1966

JEAN GIONO

Le Déserteur © Gallimard

 Le 9 mars 1871, Charles Frédéric Brun dit Le Déserteur décède, il est enseveli au cimetière de Basse-Nendaz le 11 mars. En 1971, pour les 100 ans de son décès, on fixe contre un pilier du clocher, la porte d’un grenier de Brignon, rescapée d’un incendie sur laquelle on grave : « Charles Frédéric BRUN dit « Le Déserteur » Natif de Colmar réfugié en Valais Mort dans la paroisse de Nendaz le 9 mars 1871 Nous l’avons aimé et adopté Ses images sacrées ont illuminé nos chapelles et nos maisons En 2003, dans le cadre d’une rénovation de l’église, on scelle son nom d’emprunt sur une plaque commémorative, entre le clocher et le cimetière, à l’endroit supposé de la tombe d’origine. Jusque dans les années 1950, certains paroissiens faisaient de petits sachets avec la terre qui couvrait la tombe du Déserteur. On disait que cette terre guérissait les maux des gens et des bêtes.

 Memento Mori. Souviens-toi que tu vas mourir !

PATOIS
« Nourrir les pissenlits par la racine » signifie reposer au cimetière. A Nendaz, les patoisants préféraient : « Vouârda é dzenële d’incourâ », littéralement « garder les poules du curé ». Un autre terme patois, i tèra di coeutâe, la terre des iris, se rapportait à la terre qui recouvrait les corps qui ne pourrissaient pas, cela était notamment le cas pour la tombe du Déserteur.

 Le Déserteur évoque inconsciemment la chanson de Boris Vian, « Monsieur le Président, je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps. Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir… ». Mais si notre Déserteur ne fuyait pas l’armée, que fuyait-il ?

UN JOUR MON TOUR VIENDRA ET L’ON DIRA DE
MOI CE QUE L’ON DIT DES AUTRES : Jean Joseph
Sierro EST MORT, REQUIESCAT IN PACE.
O Moment de l’Eternité !
Que vous êtes Désirable !
Que vous êtes Terrible !
Me voici au terme ou je dois arriver.
Je viens à toute heure et n’en indique aucune.
Pensez-y bien.
Epargnez vous ce triste langage d’un réprouvé ;
Je suis damné ;
Je le suis par ma faute ; je le suis pour toujours.
Quel Etat ! Grand Dieu Quel Etat !
Point de Milieu ;
Ou la Penitence, Ou la Damnation.
Au village de Marse le 4 juin 1852. C.F.B.
27 x 20,5 cm. © Robert Hofer, Sion

Quand tu as envie d’être seul(e), où vas-tu te réfugier ?

Sentier Déserteur